Jaune comme le canari du balcon de la voisine qui piaille et casse les oreilles du voisinage.

Jaune comme le chat qui se lèche la patte et les babines dans l’acte accompli et le silence revenu.

Jaune comme la tête des pissenlits que l’on écrase sous le nez en enlevant le chapeau par

politesse.

Jaune comme l’omelette baveuse qui retourne l’estomac avec le ventre vide.

Jaune comme la tache vanille de glace qui auréole la robe blanche du dimanche.

Jaune comme le canard en massepain perché dans le forsythia en fleur du jardin, ultime pièce à mettre dans le panier de Pâques, la chasse au trésor est finie.

Jaune le bonbon au miel qui fond lentement dans la gorge avant de s’endormir.

Jaune la tartelette au citron quatrième et dernier choix coincée dans le carton de pâtisserie.

Jaune pâle la laine des chaussons de nuit tricotés par la dame napolitaine, aiguilles sous les bras.

Jaune la boule de couture en bois cachée dans la chaussette trouée où vient buter l’aiguille de reprisage qui picore des mailles invisibles.

Texte écrit par Rosane S., avril 2020.